Ceci est mon corps

« Ceci est mon corps : blasphème ou réalité ?

Toute recueillie, je crois pouvoir aujourd’hui prononcer
devant toi ces mots divins :
« Ceci est mon corps »
Je prends à deux mains ce corps,
avec sa pesanteur matérielle,
ses élans, ses appels et ses résonances,
Avec la profondeur de sa sensibilité
et la richesse de son monde affectif …
Ses maternités, ses engendrements sans fin …
Avec son insatiable soif d’éternité.

« Ceci est mon corps …
Que je te donne en nourriture,
Reçois-le en toi, comme le don le plus achevé que je puisse te faire,
de l’être que je suis, moi, ton épouse.

En échange, tu me donnes et je reçois :
Ton corps d’homme, fait de vigueur et de puissance.
Avec ses violences et ses fougues, ses tentations et sa fécondité …
Avec ses dons originaux, ses projets exubérants,
et sa poursuite essoufflante du but, du seul but de ta vie.
Avec ton âme tranchante comme une épée, pure comme un lac.
Et cette clarté de Dieu qu’elle reflète.
« Ceci est ton corps »

Quand nous communions l’un à l’autre,
ce n’est pas blasphème de dire
Que nous communions au Christ
dont chacun de nos êtres est pétrit.

En toi et moi,
péchés et misères, joies et peine du couple, deviennent unique hostie,
à l’image du Chist.
Qu’en Lui, par Lui, avec Lui,
soit enfin sanctifié
l’amour d’un homme et d’une femme
devenu Cantique d’action de grâces,
Messe à la gloire de Dieu. »

Ancelle (Mystère du couple)

« Jean, qui me prend, ne peut m’étreindre toute
Car je dépasse tes rêves les plus fous
tes désirs extravagants
tes possessions dévorantes

Je les dépasse, et les déçois !
Je suis – et ne suis pas.
Ta faim, la mienne, demeurent insatiables
Et nos festins illimités ne les rassasient pas.

Aime à travers moi toutes les femmes du monde,
… Mais ne t’étonne pas si je reste affamée
au-delà de notre amour.

Dieu m ‘appelle à travers toi.
Tu es mon chemin vers Lui.
Il te fait signe aussi à travers mes lacunes :
S’il existe, n’est-ce pas Lui, l’Amour,
qui nous comblera tous les deux ? »

Extrait de « Il n’y a qu’un seul amour » CLER, Denis Sonnet, chez Droguet-Ardant

Écrire un commentaire