Bénir avec l’arbre

Quelle joie de te bénir avec l’arbre, Seigneur Créateur, Dieu qui ne cesse de créer !

L’arbre et tout ce qu’on découvre sur l’arbre et les arbres. Oh oui, ils sont créés par un Dieu trinitaire, un Dieu de relation, Toi, mon Dieu …

Sois béni, Seigneur, parce que l’arbre n’est pas une entité solitaire et individuelle, mais un être végétal de correspondance, de relations. Merci pour le symbole merveilleux qu’est l’arbre, son enracinement, son feuillage, sa tension entre ciel et terre …

Je te bénis aujourd’hui avec les poètes des arbres, et spécialement Christian Bobin, qui chérissait le tilleul qui ombrageait  le devant de sa maison. Qu’il est bon de te bénir avec ses mots :

Le tilleul

« L’arbre est devant la fenêtre du salon. Je l’interroge chaque matin : ‘Quoi de neuf ce matin ?’. La réponse vient sans tarder, donnée par des centaines de feuilles : ‘Tout’. 

La couleur jaune monte à ses feuilles comme le rouge aux joues des timides.

Les feuilles qui dansent, ivres, au bras du vent, n’échangeraient leur place contre rien au monde …

D’abord le tronc, puis les branches maîtresses qui cherchent chacune de leur côté, puis les branches secondaires qui naissent des précédentes mais divergent sur un point, émettent un autre avis, enfin les plus hauts rameaux qui raclent la peau du ciel : autant de tâtonnements, d’essais, d’échecs, mille chemins inventés pour aller vers la lumière.

Ce n’est pas seulement un arbre devant une fenêtre. C’est un conseiller que j’interroge et qui m’instruit par sa manière d’aller tout en hésitations et ruptures – vers le Très-Pur …

L’arbre semble reposé.

La neige l’a recouvert pendant la nuit de lumière pure, comme une mère relevant un drap sur le corps de son enfant endormi …

L’arbre devant la fenêtre prépare le printemps. Il médite dans le froid sur ce qu’il donnera bientôt …

Le vent, ce matin, lui parle en ami. Ses branches ne bougent qu’à peine à leur extrémité, comme on remue la tête devant une évidence : oui, oui, oui …

Une seconde avant de se poser sur la branche du tilleul, un moineau a étiré ses ailes au maximum, comme on ouvre grands les bras tout à la joie de revoir ceux qu’on aime …

Un rouge-gorge, au pied du tilleul, saute à la corde avec un rai de lumière …

J’ai cueilli du houx dans la forêt et j’en ai ramené quelques branches chez moi comme on emporte dans son cœur une parole tranchant par son amour, vert et rouge, sur toutes les paroles entendues au cours des jours sans grâce. »

Psaume

Béni sois-tu, Abba, par le psaume 1 qui compare l’homme qui écoute la Parole de Dieu à un arbre solidement planté  près d’un cours d’eau. Puissions-nous être cet être aux profondes racines, aux branches donnant de l’ombre et portant un fruit qui demeure.

Béni sois-tu pour les oiseaux qui viennent abriter leur couvée dans cet arbre.

Bénis-nous aujourd’hui, Seigneur ! Bénis tous les arbres du monde et fais que l’homme les respecte …

 

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